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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 12:24

EXTRAITS

Page 9 : Séraphin Cantarel à Rocamadour

« Un étrange frisson parcourut l’échine de Cantarel. Ses yeux s’embuèrent en même temps qu’une délicate odeur de foin coupé excitait ses narines. C’était moins la fraîcheur du matin que la saisissante beauté du lieu déployé face à lui qui le faisait soudain tressaillir.

Séraphin s’assit alors sur un tronc moussu au bord de l’Alzou, un ru souvent à sec gazouillant au fond de ce canyon, au printemps ou les lendemains d’orage.

Muet, sans ciller, le conservateur en chef des Monuments français contempla la citadelle encore endormie. Tel un essaim agrippé à cette montagne de calcaire, Rocamadour faisait assaut de démesure jusqu’à donner le vertige. »

 

Page 28-29 : La Pomme d’or a disparu

« Affublé de son petit bouquet, Séraphin Cantarel s’apprêtait à regagner sa chambre à la recherche d’un vase à même de réceptionner ces “ Champollion ” blanches sentant le poivre noir. Il fut contrarié dans son projet par l’irruption dans la roseraie du père Jean-Charles Pechmalbec, la face rubiconde, dont le pas pressé n’augurait rien de bon. Le recteur fulminait en levant les bras au ciel et répétait :

– Dites-moi, mon Dieu, que c’est un cauchemar ! Dites-moi que c’est un... Seigneur, qui a pu, diable, commettre pareil parjure ?

– Calmez-vous, mon père. Que se passe-t-il ? bredouilla Séraphin en tentant d’apaiser le courroux du recteur, aussi rouge que les “ Chrysler impérial ” qu’il s’apprêtait à fouler de ses escarpins vernis.

– Rendez-vous compte : on a... On a volé la Pomme d’amour ! La Pomme d’or !

– La Pomme d’or du musée ? demanda Vincent.

– Exactement ! confirma le prélat dont les lèvres étaient chargées d’écume.

– Impossible, elle était encore à sa place hier ! fit remarquer le jardinier en lissant ses cheveux blonds.

– Peut-être ! Mais elle n’y est plus, se lamenta Pechmalbec.

– Avez-vous relevé des traces d’effraction ? L’alarme a-t-elle sonné ? questionna Cantarel.

– Que nenni ! déplora l’administrateur des sanctuaires.

Entre-temps, Trélissac, alerté par les lamentations du recteur, était accouru, la mine inquiète :

– Je m’apprêtais, monsieur, à vous demander ma journée pour aller embrasser ma mère, mais je crains que ce ne soit pas le jour idéal...

– Pas vraiment, en effet, grommela son chef. Je vais avoir besoin de vous, Théo !

– La gendarmerie est informée ? hasarda Vincent en actionnant machinalement son sécateur.

– Pas encore ! balbutia Pechmalbec. Puis, regardant d’un air penaud Cantarel, il ajouta :

– J’attendais que M. le conservateur me donne ses consignes...

– Ordonnez la fermeture exceptionnelle du musée pour aujourd’hui, appelez les gendarmes et ne répondez à aucune question de journaliste ! décréta Séraphin. »

 

Page 97 : Hélène Cantarel en renfort

« À peine sortie de la gare, Hélène héla l’unique taxi stationnant sur le parking. Son chauffeur écoutait la radio à tue-tête. Jean-Jacques Goldman voulait aller “ tout au bout de ses rêves ” alors qu’elle-même n’aspirait qu’à un brin de quiétude auprès de son mari bien trop tourmenté.

Arrivée au château, Hélène prit aussitôt possession de sa chambre et se fit couler un bain qu’elle agrémenta de sels aux algues marines. Mme Gombert lui avait réservé la “ Fénelon ”, celle qui donnait sur les eaux languides de la Dordogne. En contre-bas, des adolescents s’adonnaient au canoë-kayak, poussant des cris d’orfraie plus qu’ils ne pagayaient. Un long moment, la nouvelle cliente admira la rivière qui ondoyait dans la campagne. Le temps de s’abandonner à son bain et Séraphin ne tarderait pas à rappliquer, disert et plein de prévenances. Il lui avait juré qu’il ne ferait pas de vieux os à Rocamadour.

Trois heures plus tard, le conservateur parisien n’avait toujours pas honoré sa parole. »

 

Page 102-103 : L’énigme prend une nouvelle dimension

« Au moment où Cantarel prenait congé du recteur, Trélissac surgit du jardin aux roses, le torse en nage, les cheveux hirsutes.

– Patron ! Les emmerdes continuent. Pardon, mon père ! Mais l’on vient de trouver le corps de Lassoure au fond du trou des Fatsillières, à Marcayrou.

Pechmalbec se signa avant de blêmir comme au premier jour du carême.

– Que Dieu l’accueille en Son Paradis ! marmonna-t-il.

– C’est un couple d’aigles qui a donné l’alerte, expliqua Théo. Tout l’après-midi, ils n’en finissaient pas de tournoyer au-dessus du gouffre. On a cru tout d’abord que c’était une brebis qui s’était abîmée sur le causse, comme ça arrive parfois.

– Pauvre vieux, se désola Séraphin en regardant une nouvelle fois sa montre. »

 

Pages 253-254 : Tout est bien qui finit bien ?

Les yeux pleins de malice, Marinette Chambon, l’épouse du maître des fourneaux, prit la commande sans rien trahir des faiblesses gastronomiques du couple Cantarel.

– Un risotto d’artichaut avec ses lamelles de truffe pour Mme Cantarel, un homard bleu pour Mme Gervais (la compagne du policier ne tiqua même pas !), une escalope de foie gras pour M. le conservateur, des cuisses de grenouilles pour M. l’inspecteur. Et pour le monsieur ? demanda Marinette de son plus beau sourire.

– Purée, jambon d’York, vous avez ça ? plaisanta Cantarel, en regardant Théo qui ne parvenait pas à se déterminer face à la longue liste des suggestions du chef.

– Un... Un chou farci à la... truffe ! formula Trélissac d’un ton très assuré, comme pour couper court au trait d’humour de son patron.

– Avez-vous une petite idée des desserts ? demanda Mme Chambon qui lisait la gourmandise de ses clients sur leurs lèvres.

– Pour ma part, j’hésite encore, dit le policier, entre vos abricots confits aux épices et le mille-feuille au chocolat.

Le conservateur déploya ses besicles, mais Hélène prit les devants :

– Toi, Séraphin, je ne vois pas comment tu passerais à côté de la tarte à la châtaigne, spécialité de la maison Chambon ! Quant à Théo, son dessert est tout désigné : une religieuse au chocolat !

La table pouffa de rire. Et Trélissac de s’empourprer jusqu’aux oreilles. »

 

La Pomme d'or de Rocamadour, de Jean-Pierre ALAUX, Éditions Toute Latitude POLICIER, 2023

Format : 13x18,5 cm - 272 pages couleurs - 14,90 Euros TTC - ISBN : 978-2-35282-072-7

Découvrir Jean-Pierre ALAUX et la série des " Séraphin Cantarel "

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