Séraphin Cantarel, le célèbre personnage imaginé par Jean-Pierre ALAUX, est de retour dans son Quercy natal, à Rocamadour : et ce n’est pas pour le tourisme ni pour la nostalgie mais bien pour conduire une nouvelle enquête après la disparition de la fameuse Pomme d’or.
Entre ambitions irrépressibles, cadavres découverts au fond des gouffres et secrets d’alcôve, les marches conduisant au sanctuaire de Rocamadour semblent semées d’embûches...
Comment démêler le vrai du faux distillé par les intrigants de cette enquête, tous plus extravagants les uns que les autres, érudits, prélats et policiers confondus ?
Le facétieux Séraphin Cantarel, Conservateur en chef venu de Paris, conduit avec maestria ses investigations, non sans que son adjoint, le beau et talentueux Théo Trélissac, succombe aux charmes décidément irrésistibles du Quercy : la vénérable Pomme d’or de Rocamadour a disparu, et elle est bien un fruit défendu.
La Pomme d'or de Rocamadour, de Jean-Pierre ALAUX, Éditions Toute Latitude POLICIER, 2023
Format : 13x18,5 cm - 272 pages couleurs - 14,90 Euros TTC - ISBN : 978-2-35282-072-7
« Un étrange frisson parcourut l’échine de Cantarel. Ses yeux s’embuèrent en même temps qu’une délicate odeur de foin coupé excitait ses narines. C’était moins la fraîcheur du matin que la saisissante beauté du lieu déployé face à lui qui le faisait soudain tressaillir.
Séraphin s’assit alors sur un tronc moussu au bord de l’Alzou, un ru souvent à sec gazouillant au fond de ce canyon, au printemps ou les lendemains d’orage.
Muet, sans ciller, le conservateur en chef des Monuments français contempla la citadelle encore endormie. Tel un essaim agrippé à cette montagne de calcaire, Rocamadour faisait assaut de démesure jusqu’à donner le vertige. »
Page 28-29 : La Pomme d’or a disparu
« Affublé de son petit bouquet, Séraphin Cantarel s’apprêtait à regagner sa chambre à la recherche d’un vase à même de réceptionner ces “ Champollion ” blanches sentant le poivre noir. Il fut contrarié dans son projet par l’irruption dans la roseraie du père Jean-Charles Pechmalbec, la face rubiconde, dont le pas pressé n’augurait rien de bon. Le recteur fulminait en levant les bras au ciel et répétait :
– Dites-moi, mon Dieu, que c’est un cauchemar ! Dites-moi que c’est un... Seigneur, qui a pu, diable, commettre pareil parjure ?
– Calmez-vous, mon père. Que se passe-t-il ? bredouilla Séraphin en tentant d’apaiser le courroux du recteur, aussi rouge que les “ Chrysler impérial ” qu’il s’apprêtait à fouler de ses escarpins vernis.
– Rendez-vous compte : on a... On a volé la Pomme d’amour ! La Pomme d’or !
– La Pomme d’or du musée ? demanda Vincent.
– Exactement ! confirma le prélat dont les lèvres étaient chargées d’écume.
– Impossible, elle était encore à sa place hier ! fit remarquer le jardinier en lissant ses cheveux blonds.
– Peut-être ! Mais elle n’y est plus, se lamenta Pechmalbec.
– Que nenni ! déplora l’administrateur des sanctuaires.
Entre-temps, Trélissac, alerté par les lamentations du recteur, était accouru, la mine inquiète :
– Je m’apprêtais, monsieur, à vous demander ma journée pour aller embrasser ma mère, mais je crains que ce ne soit pas le jour idéal...
– Pas vraiment, en effet, grommela son chef. Je vais avoir besoin de vous, Théo !
– La gendarmerie est informée ? hasarda Vincent en actionnant machinalement son sécateur.
– Pas encore ! balbutia Pechmalbec. Puis, regardant d’un air penaud Cantarel, il ajouta :
– J’attendais que M. le conservateur me donne ses consignes...
– Ordonnez la fermeture exceptionnelle du musée pour aujourd’hui, appelez les gendarmes et ne répondez à aucune question de journaliste ! décréta Séraphin. »
Page 97 : Hélène Cantarel en renfort
« À peine sortie de la gare, Hélène héla l’unique taxi stationnant sur le parking. Son chauffeur écoutait la radio à tue-tête. Jean-Jacques Goldman voulait aller “ tout au bout de ses rêves ” alors qu’elle-même n’aspirait qu’à un brin de quiétude auprès de son mari bien trop tourmenté.
Arrivée au château, Hélène prit aussitôt possession de sa chambre et se fit couler un bain qu’elle agrémenta de sels aux algues marines. Mme Gombert lui avait réservé la “ Fénelon ”, celle qui donnait sur les eaux languides de la Dordogne. En contre-bas, des adolescents s’adonnaient au canoë-kayak, poussant des cris d’orfraie plus qu’ils ne pagayaient. Un long moment, la nouvelle cliente admira la rivière qui ondoyait dans la campagne. Le temps de s’abandonner à son bain et Séraphin ne tarderait pas à rappliquer, disert et plein de prévenances. Il lui avait juré qu’il ne ferait pas de vieux os à Rocamadour.
Trois heures plus tard, le conservateur parisien n’avait toujours pas honoré sa parole. »
Page 102-103 : L’énigme prend une nouvelle dimension
« Au moment où Cantarel prenait congé du recteur, Trélissac surgit du jardin aux roses, le torse en nage, les cheveux hirsutes.
– Patron ! Les emmerdes continuent. Pardon, mon père ! Mais l’on vient de trouver le corps de Lassoure au fond du trou des Fatsillières, à Marcayrou.
Pechmalbec se signa avant de blêmir comme au premier jour du carême.
– Que Dieu l’accueille en Son Paradis ! marmonna-t-il.
– C’est un couple d’aigles qui a donné l’alerte, expliqua Théo. Tout l’après-midi, ils n’en finissaient pas de tournoyer au-dessus du gouffre. On a cru tout d’abord que c’était une brebis qui s’était abîmée sur le causse, comme ça arrive parfois.
– Pauvre vieux, se désola Séraphin en regardant une nouvelle fois sa montre. »
Pages 253-254 : Tout est bien qui finit bien ?
Les yeux pleins de malice, Marinette Chambon, l’épouse du maître des fourneaux, prit la commande sans rien trahir des faiblesses gastronomiques du couple Cantarel.
– Un risotto d’artichaut avec ses lamelles de truffe pour Mme Cantarel, un homard bleu pour Mme Gervais (la compagne du policier ne tiqua même pas !), une escalope de foie gras pour M. le conservateur, des cuisses de grenouilles pour M. l’inspecteur. Et pour le monsieur ? demanda Marinette de son plus beau sourire.
– Purée, jambon d’York, vous avez ça ? plaisanta Cantarel, en regardant Théo qui ne parvenait pas à se déterminer face à la longue liste des suggestions du chef.
– Un... Un chou farci à la... truffe ! formula Trélissac d’un ton très assuré, comme pour couper court au trait d’humour de son patron.
– Avez-vous une petite idée des desserts ? demanda Mme Chambon qui lisait la gourmandise de ses clients sur leurs lèvres.
– Pour ma part, j’hésite encore, dit le policier, entre vos abricots confits aux épices et le mille-feuille au chocolat.
Le conservateur déploya ses besicles, mais Hélène prit les devants :
– Toi, Séraphin, je ne vois pas comment tu passerais à côté de la tarte à la châtaigne, spécialité de la maison Chambon ! Quant à Théo, son dessert est tout désigné : une religieuse au chocolat !
La table pouffa de rire. Et Trélissac de s’empourprer jusqu’aux oreilles. »
La décision d’installer le musée dédié au génial et scandaleusement licencieux Henri de Toulouse-Lautrec au sein du palais épiscopal de la Berbie d’Albi, c’était mettre le ver dans le fruit...
Au pied de la cathédrale Sainte-Cécile, à l’intérieur-même du refuge séculaire des serviteurs de l’Église et de la vertu, sous le regard aguicheur et devant les pauses concupiscentes des bonnes amies du peintre, non seulement les tableaux du maître disparaissent un à un, mais les mœurs se révèlent chaque jour plus déréglées…
Le facétieux Séraphin Cantarel, Conservateur en Chef des Musées et Monuments français, venu de Paris, conduit une enquête inspirée, accompagné de son épouse Hélène, archéologue, tandis que son adjoint, le beau Théo Trélissac, succombe aux charmes, à tous les charmes de la ville…
Si Toulouse-Lautrec en rit encore, les façades bourgeoises d’Albi ont vraiment de quoi en rougir.
Toulouse-Lautrec en rit encore, de Jean-Pierre ALAUX, Éditions Toute Latitude POLICIER, 2023
Format : 13x18,5 cm - 272 pages couleurs - 14,90 Euros TTC - ISBN : 978-2-35282-069-7
« Il faut dire qu’il avait pour lui, outre une grande érudition, une politesse exquise doublée d’une grande prévenance. Mais il avait surtout un léger accent du Sud-Ouest qui le rendait sympathique. Son patronyme n’était-il pas, à lui seul, une invitation au soleil, aux cigales, à la garrigue, bref au Midi ?
Parfois, sa femme Hélène l’accompagnait dans ses flâneries dominicales. Tous deux partageaient la passion des livres mais, à l’évidence, leurs lectures et leurs centres d’intérêt divergeaient sensiblement. Madame avait pour elle un visage lumineux et des lèvres joliment ourlées où se posait toujours un sourire. Elle arborait souvent un jean, un pull marin et des escarpins, alors que son très conventionnel mari ne savait se départir de son impeccable costume trois pièces en Tergal gris. Hiver comme été, il affichait la même élégance, col de chemise empesé, nœud papillon au vent, chaussures lustrées, pendant que sa femme jouait dans ses moindres gestes et ses vêtements d’une décontraction toute naturelle. »
Page 23 : Théo Trélissac
« Entre Théodore (que tout le monde finalement se plaisait à appeler Théo) et Séraphin, une complicité quasi filiale était née. Hélène, quant à elle, chérissait par-dessus tout ce collaborateur tout en fraîcheur et en spontanéité. Pas insensible à son charme et à son humour, elle aimait son côté “ provincial et pied dans la terre glaise ”. Aussi Théo avait-il son rond de serviette chez les Cantarel et jouissait de quelques égards et privilèges que la vie lui avait jusqu’alors refusés. »
Pages 27-28 : Albi
« Cette forteresse de brique, massive et altière à la fois, affichait fièrement ses sept siècles d’existence. Résidence attitrée de l’évêque d’Albi, les prélats qui s’y étaient succédé n’avaient eu de cesse de l’agrandir à l’image de leur autorité séculaire. Il avait fallu attendre le XVIe siècle pour que la Renaissance gomme quelque peu son caractère austère. C’est à cette époque que furent percées des fenêtres à meneaux et que des poivrières ornèrent les hauteurs du palais épiscopal. Un jardin suspendu fut aménagé au-dessus des eaux du Tarn que l’on agrémenta de quelques statues de divinités romaines. Albi voulait alors ressembler à l’Italie, l’incandescence de la brique au couchant, les peupliers florentins au bord de la rivière, tout plaidait en ce sens. »
Page 68 : Toulouse-Lautrec
« En l’absence de Jean Dorléac, Cantarel s’était arrogé son bureau. Il avait pris soin d’ouvrir la large fenêtre en verre dépoli qui donnait sur le Tarn et s’était accordé, chose rarissime dans l’exercice de ses fonctions, un Davidoff qu’il savourait sans retenue. Séraphin n’était pas sûr que ce plaisir d’épicurien fût du goût de Mlle Combarieu, mais il s’en moquait.
Avec obsession, Cantarel examinait les différentes reproductions des toiles dérobées. Toutes deux faisaient partie des “ fondamentaux ” du musée, car la réunion des six cents pièces - dont deux cent quinze peintures - qui constituaient le “ Trésor Lautrec ” avait été une succession de rendez-vous manqués avec l’histoire de l’art.
Quand, le 9 septembre 1901, Henri de Toulouse-Lautrec meurt dans les bras de sa mère Adèle en son château de Malromé, tout près de Verdelais, en Gironde, il n’a que trente-sept ans. Le peintre de Montmartre est surtout reconnu comme un affichiste talentueux et un illustrateur inspiré. La renommée de sa peinture viendra plus tard, grâce à Maurice Joyant qui fut l’ami fidèle de Lautrec à toutes les heures de sa vie, les plus sombres comme les plus délurées. »
Pages 235-236 :
« Il finit par sauter à pieds joints dans son jean, enfila un tee-shirt froissé, un pull ras du cou et chaussa ses baskets avant de déposer un tendre baiser sur les lèvres de Cécile, furibarde.
– T’inquiète pas, mon cœur ! Je serai là à ton réveil.
– Le hall de l’hôtel était éclairé par un abat-jour en tissu froncé sous lequel somnolait le veilleur de nuit. Face à lui, sur une banquette en velours côtelé, attendait Fernand Coustot.
– Je savais que je pouvais compter sur vous, Théo !
– Que se passe-t-il ?
– Rien de grave, je vous rassure, j’ai tout simplement envie de m’encanailler avec vous !
– Quoi ?
– Je vous emmène en boîte boire un verre, voulez-vous ?
– Où ça ? À cette heure ? s’offusqua Théo.
– À Toulouse !
– À Toulouse ? Vous plaisantez, j’espère !
– Pas le moins du monde. J’ai besoin d’un partenaire jeune, beau, intelligent et pas farouche…
– Qu’est-ce que c’est que cette idée saugrenue, commissaire ?
– Allez, suivez-moi et cessez de me poser des questions inutiles ! Vous verrez sur place. Vous risquez de ne pas être déçu !
Trélissac faisait sa tête des mauvais jours.
– J’espère que je ne vous ai pas tiré d’un beau rêve ! fit Coustot, goguenard.
– Si, précisément. Et le rêve est en train de virer au cauchemar !
– Pardonnez-moi, Théo, mais la mission que je vais vous confier, personne au bureau n’est en mesure de l’assumer et surtout pas mon adjoint Couderc. Il n’a rien de très sexy, vous en conviendrez...
Perplexe, la mine renfrognée, Théo ne décrocha pas la mâchoire pendant tout le trajet reliant le chef-lieu du Tarn à la capitale régionale. Arrivé à Toulouse, Coustot gara son véhicule de service sur l’un des “ emplacements réservés à la police ”, rue du Rempart-Saint-Étienne. D’un pas pressé, les deux hommes empruntèrent la rue de Metz avant de bifurquer en direction de la place Saint-Georges.
Comme chaque fin de semaine, les rues de la Ville rose débordaient de jeunes étudiants dépenaillés, dont certains étaient passablement éméchés, chantant à tue-tête et pissant impunément dans les caniveaux.
Il n’était pas loin de une heure du matin et, au bout d’une ruelle sombre, un néon rose s’allumait par intermittence. On pouvait lire :
Jean-Pierre ALAUX, du « Sang de la vigne », aux « Séraphin Cantarel »
Jean-Pierre ALAUX, écrivain et homme de médias, est né le 6 septembre 1955 à Cahors.
Auteur de biographies (Romain Mesnil, Albert Delègue, David Labarre) de livres sur la mer, la gastronomie et deMarquayrol, les jardins d'Henri Martin (Éditions Toute Latitude, 2022), Jean-Pierre Alaux est surtout romancier, père de la série « Le Sang de la vigne » (Fayard) adaptée sur France 3 avec Pierre Arditi dans le rôle du fameux œnologue-enquêteur.
« Le Sang de la vigne », qui nous emmène à la découverte de tous les vignobles français, est l’occasion pour Jean-Pierre Alaux et son coauteur Noël Balen de faire se rejoindre leurs passions de l’enquête, des grands vins et du patrimoine. Plaisir partagé par les lecteurs et les téléspectateurs puisqu’au-delà des centaines de milliers d’exemplaires vendus, les 25 épisodes diffusés sur France 3 ont réuni chacun entre 3 et 5 millions de téléspectateurs !
Jean-Pierre Alaux renoue avec ses passions de l’enquête et du patrimoine au travers de la série des « Séraphin Cantarel », le Conservateur en Chef des Musées et Monuments français, personnage principal et récurrent dont les enquêtes prennent pour décor le monde de l’art, les musées, monuments et autres lieux prestigieux de France dans les années 1970.
Toulouse-Lautrec en rit encore a inauguré en 2010 une série de sept titres (10/18 « Grands détectives » et Geste Noir) parmi lesquels on retrouve La Pomme d'or de Rocamadour. Ces deux romans n'étaient plus disponibles avant leur réédition proposée par les Éditions Toute Latitude.
Lotois d’origine, maire d’Albas, Jean-Pierre Alaux préside l’Association de Réhabilitation des Jardins Extraordinaires d’Henri Martin (ARJEHM).
Les personnages de la série des « Séraphin Cantarel »
Natif de Cahors, monté à Paris pour réussir une brillante carrière qui l’a conduit au poste prestigieux de Conservateur en Chef des Musées et Monuments français, Séraphin Cantarel est un redoutable érudit qui ne se prend pas au sérieux. Aussi à l’aise sous les ors des Ministères que dans les musées et monuments de Province, il apprécie par-dessus tout les formidables richesses patrimoniales et artistiques de nos territoires.
Jamais réticent devant une spécialité locale finement préparée et arrosée d’un bon cru, il cultive… l’art de se retrouver au cœur d’histoires aussi navrantes qu’alambiquées menaçant les trésors qui lui sont si chers. Il se fait alors un devoir d’intervenir pour démêler l’écheveau, mais toujours bien accompagné…
… par Hélène Cantarel, sa chère et tendre épouse, elle-même brillante archéologue, qui se plait à manier la provocation afin de taquiner la sagesse placide et amusée de son mari…
… et le beau Théo Trélissac, originaire de Dordogne, son jeune assistant. Familier de leur maison, il est presque le fils qu’ils n’ont pas eu, brillant et travailleur, loyal et irrévérencieux, fiable et ingénieux. Ils forment ensemble un trio irrésistible !
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